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Poitiers, Le Palais
Poitiers, Le Palais
Le Palais de Poitiers, connu aussi sous le nom de Palais des comtes de Poitou et ducs d'Aquitaine, et encore connu par les Poitevins sous le nom de Palais de Justice, est un édifice remarquable qui a marqué l'histoire de France.
L’entrée monumentale du Palais, place Alphonse Lepetit
Le porche néo-classique a été ajouté au 19e siècle. En 1822, l'architecte Vétault a percé une entrée monumentale à l'opposé de l'entrée historique du palais.
Le nouveau porche néo-classique a été placé en haut d'une volée d'escaliers.
L'aile de style classique en avancée sur la place Lepetit est construite entre 1850 et 1853.
Une entrée discrète au Palais, rue du Marché Notre-Dame
Rue du marché Notre-Dame, sur la gauche en allant vers l'église Notre-Dame et au niveau de la rue de la Cathédrale qui descend sur la droite vers la Cathédrale Saint-Pierre, un marquage au sol nous invite à emprunter l'impasse de la Buvette qui conduit à l'escalier de l'Echelle du Palais. Le passage continue jusqu'à l'entrée dans la Grande Salle du Palais.
Exposition en cours
"Le Palais, un chantier dans l'histoire"
Exposition "Le Palais, un chantier dans l'histoire" dans la Grande Salle, juin 2024
Le Palais, 0rigines et construction
Un premier palais carolingien est mentionné au 9e siècle sur ce site, au point culminant de la ville de Poitiers.Il est reconstruit au 11e siècle par Guillaume V le Grand, comte de Poitiers et duc d'Aquitaine, pour en faire le symbole de son pouvoir.
La Grande salle du Palais
La Grande salle du palais des comtes de Poitiers-ducs d'Aquitaine est un remarquable exemple d'architecture civile médiévale gothique.
Caractéristiques principales
- - Construite entre 1199 et 1204 par Aliénor d'Aquitaine, elle mesurait 50 x 16,85 mètres, faisant d'elle l'une des plus vastes salles d'apparat d'Europe à l'époque.
- - Les murs sont ornés d'arcatures aveugles supportées par de fines colonnettes, avec des têtes grimaçantes et des personnages sculptés sur les culots, typiques du style gothique "plantagenêt" angevin.
- - À la fin du XIVe siècle, le mur sud fut remanié dans le style flamboyant naissant par Guy de Dammartin, avec de grandes baies et quatre statues représentant Charles VI, Isabeau de Bavière, Jean de Berry et Jeanne de Boulogne.
- - La charpente en châtaignier date de 1862.
- - Une banquette de pierre fait le tour de la salle.
- - Cette grande salle témoigne de l'importance du palais comtal/ducal de Poitiers au Moyen Âge, lieu de pouvoir et de réunions majeures comme le consistoire ayant décidé la suppression des Templiers en 1307-1308.
Poitiers, Le Palais, vue de la Grande salle depuis le sud, décembre 2023
Poitiers, Le Palais, vue de la Grande salle depuis le nord, novembre 2023
Poitiers, Le Palais, la Grande salle, vue sur la charpente en châtaignier, décembre 2023
Le mur sud de la Grande salle du Palais
En 1388, l'architecte Guy de Dammartin reconstruit entièrement le mur sud de la salle à la demande du duc de Berry.
Trois cheminées monumentales, un balcon et de vastes baies sont ajoutés au mur sud
Les hautes fenêtres sont traversées par les conduits de cheminée.
Poitiers, Le Palais, la Grande salle, vues sur le mur sud, décembre 2023
Les statues monumentales du mur sud
Quatre statues monumentales représentent le roi Charles VI, la reine Isabeau de Bavière, le duc de Berry et sa seconde épouse Jeanne de Boulogne.
Ces statues monumentales ont fait l'objet de moulages qui sont exposés dans la Grande salle.
Les cheminées monumentales de la Grande salle
Les cheminées sont décorées d'angelots tenant des écus aux armes de Berry, France et Boulogne.
La Tour Maubergeon
Le palais des comtes de Poitiers-ducs d'Aquitaine comprend la tour Maubergeon, un donjon médiéval remarquable reconstruit à la fin du 14ème siècle par Jean de France, duc de Berry.
La tour Maubergeon est une tour massive de plan rectangulaire, renforcée par une tour d'angle à chaque coin.
Vues de la Tour Maubergeon depuis la rue des Cordeliers
Elle a été reconstruite vers 1380 sous l'impulsion de Jean de Berry, avec une immense salle au rez-de-chaussée éclairée par des fenêtres à vitraux.
À l'extérieur, le sommet était orné de 19 statues représentant le duc et ses vassaux, dont 16 subsistent encore.
Bien qu'inachevée, sans l'étage de mâchicoulis ni les dais couvrant les statues, elle reste un bel exemple d'architecture militaire et résidentielle du Moyen Âge[.
La construction de la Tour Maubergeon
Un premier donjon appelé "tour Maubergeon" fut construit vers 1104 par le comte Guillaume IX du côté de la ville, renforcé par une tour à chaque angle.
Ce donjon rectangulaire fut très endommagé avec la partie sud du palais lors d'un incendie en 1346.
À la fin du 14e siècle, vers 1380, le duc Jean de Berry, comte de Poitiers, fit reconstruire entièrement la tour Maubergeon.
L'architecte Guy de Dammartin dota la nouvelle tour d'une enveloppe au décor raffiné et moderne pour l'époque, avec une forme rectangulaire renforcée par une tour d'angle circulaire à chaque coin.
À l'intérieur, un vaste rez-de-chaussée voûté d'ogives formait une grande salle résidentielle éclairée par des fenêtres à vitraux, signe du souci nouveau de confort.
Les travaux furent interrompus brutalement en 1389 et l'étage supérieur avec mâchicoulis et dais n'a jamais été construit.
L'origine du nom "Maubergeon"
L'origine du nom "Maubergeon" pour la tour du palais des comtes de Poitiers-ducs d'Aquitaine fait débat. Voici les principales hypothèses citées dans les résultats de recherche :
Selon certains historiens, le nom dériverait de "mall berg", un terme mérovingien désignant le tribunal qui se trouvait à cet emplacement.
D'autres sources suggèrent que "Maubergeon" pourrait faire référence à Amauberge "la Dangereuse" de l'Isle-Bouchard, la maîtresse du comte Guillaume IX qui fit construire la première tour vers 1104. Amauberge était l'épouse du vicomte de Châtellerault et la grand-mère d'Aliénor d'Aquitaine.
Jeanne d'Arc à la Tour Maubergeon
La tour Maubergeon a joué un rôle important dans l'histoire de Jeanne d'Arc lors de son passage à Poitiers en mars 1429.
En voici les principaux éléments :
Après sa rencontre avec le Dauphin Charles VII à Chinon, Jeanne d'Arc fut envoyée à Poitiers pour être examinée par un tribunal ecclésiastique.
Selon la tradition, c'est dans la tour Maubergeon que se serait déroulé l'interrogatoire de Jeanne par les docteurs et théologiens de l'Université de Poitiers
Pendant près de trois semaines, Jeanne fut questionnée sur sa mission divine et sa virginité dans cette imposante tour reconstruite quelques décennies plus tôt par le duc Jean de Berry.
Après cet examen approfondi, les théologiens reconnurent le caractère surnaturel de la mission de Jeanne et autorisèrent le Dauphin à l'envoyer combattre les Anglais.
La tour Maubergeon, avec sa vaste salle voûtée au rez-de-chaussée, offrait un cadre solennel et impressionnant pour cet interrogatoire décisif.
Bien qu'aucune source contemporaine ne mentionne explicitement la tour, la tradition locale fait de la Maubergeon le lieu symbolique de la reconnaissance officielle de la mission de Jeanne d'Arc par l'Église à Poitiers en 1429.
La grande salle de la Tour Maubergeon
La tour Maubergeon est accessible aux visiteurs dans le cadre de visites guidées.
La Tour Maubergeon vue de l'extérieur du Palais
La rue des Cordeliers, rue qui relie la rue du marché Notre-Dame et la rue Gambetta, est l’endroit privilégié pour observer la Tour Maubergeon elle-même et sa situation dans la construction d’ensemble du Palais.
La rue des Cordeliers tire son nom de l'ordre franciscain des Cordeliers établi à Poitiers dès le 13e siècle, avec une église, un couvent et une chapelle.
Des vestiges de ces bâtiments religieux sont encore visibles aujourd'hui dans l'actuel magasin Zara du Centre commercial voisin ‘’Les Cordeliers’’.
Vestiges du couvent des Cordeliers dans le magasin Zara ,centre commercial des Cordeliers
Vues de la Tour Maubergeon depuis la rue des Cordeliers et la rue du marché Notre-Dame
Vues depuis la rue des Cordeliers, la Tour Maubergeon et le mur sud de la Grande salle du Palais avec les sorties des trois cheminées.
Le projet de réhabilitation du Palais
Excellente initiative rue des Cordeliers avec la mise en place depuis novembre 2023, de panneaux richement illustrés et de textes qui nous mettent en perspective l’histoire et le projet de réhabilitation du Palais.
Poitiers - rue des Cordeliers - novembre 2023
Les panneaux, images et textes
- L’époque romaine
- L’enceinte antique
- La ville médiévale
- Aliénor, la duchesse deux fois reine
- L’histoire du Palais
- Le projet de réhabilitation du Palais
- Quel futur pour Le Palais ?
L'histoire du Palais de Poitiers
La première mention du Palais date de l'empereur Louis le Pieux à Poitiers, au cours de l'hiver 839-840.
Au 11ème siècle, un premier château en pierre est construit, le Palais devient le coeur du pouvoir des Comtes de Poitou et Ducs d'Aquitaine.
Au 12ème siècle est réalisée la grande salle d'apparat, un des monuments exceptionnelsde l'architecture civile médiévale.Cette salla, encore appelée salle des pas perduss, était le lieu de réception des hommages, mais accueillait également de grandes fêtes et banquets, notamment à l'époque d'Aliénor d'Aquitaine.
A l'initiative de Jean de Berry, d'importants travaux sont réalisés dans la grande salle à partir de 1388. Sur le lur sud, trois cheminées sont surmontées par de vastes baies et par quatre statues monumentales.
De 1418 et 1436, alors que Poitiers est devenue l'une des capitales de France suite à la prise de Paris par les Anglais, la salle héberge le Parlement du royaume.
A la Révolution, l'édifice devient palais de justice.
En 1822, un porche néoclassique faisant office d'entrée est construit dans un style évoquant l'Antiquité.
Aliénor, la duchesse deux fois reine
Poitiers - Le Palais, panneau informations, rue des Cordeliers - novembre 2023
Aliénor, la duchesse deux fois reine (texte)
Vers l'âge de 15 ans, Aliénor, fille et héritière du duc d'Aquitaine, épouse Louis VII, roi de France. Par ce mariage,célébré à Bordeaux en 1137, elle lui apporte le plus grand duché du royaume. Au fil du temps, la mésentente s'installe entre les époux, aggravée par l'absence d'héritier mâle. En 1152, Aliénor obtient de l'Eglise la dissolution de son mariage, en invoquant sa parenté avec Louis VII.
Aliénor se remarie peu de temps après avec Henri Plantagenêt, qui revient roi d'Angleterre sous le nom d'Henri II en 1154. Le duché d'Aquitaine est alors rattaché à la couronne anglaise.
Ayant réçu une éducation complète, riche en enseignements divers (lecture,écriture, musique, maîtrise du latin, des langues d'oc et d'oil, Aliénor est une femme accomplie élevée dans un environnement propice à la fête et au divertissement. Elle apprend même à tirer à l'arc et à monter à cheval.
Aliénor tient sa cour à Poitiers, entourée d'artistes et de troubadours mais aussi d'artisans d'exception, encourageant l'excellence.
Blessée par l'nfidélité
de son époux, elle pousse les barons poitevins à la révolte. Emprisonnée jusqu'à la mort d'Henri II en 1189, elle tente par la suite d'asseoir l'autorité de son deuxième fils, Richard Coeur de Lion, sur le trône d'Angleterre. La mort inattendue de celui-ci, en 1199, donne la couronne à son autre fils, Jean sans Terre. Aliénor meurt en 1204. Elle est enterrée à l'abbaye de Fontevraud (Maine-et-Loire) où se trouve son gisant.