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La Citadelle de Blaye
Que l'on soit amateur d'histoire, de beaux paysages ou de bons vins, on sera comblé par une visite à Blaye.
Blaye, pour certains, ce nom évoque la citadelle qui domine la Gironde, pour d'autres ce nom évoque plutôt les "Côtes de Blaye, Premières Côtes de Blaye", appellation devenue "Côtes de Bordeaux, Blaye", les vins de Bordeaux de la rive droite de l'estuaire.
Un accès facile, directement ou par la route touristique
Blaye est à 80 km au sud de Royan, soit par la route touristique qui longe l'estuaire, D25, D145, D255, par Meschers, Saint-Fort, Saint-Bonnet, Saint-Ciers-sur-Gironde, soit par un itinéraire plus rapide, D730, A10 sortie 38 Blaye.
En arrivant à Blaye, le plus simple est de suivre les panneaux indicateurs "Citadelle" et on arrive sur la longue esplanade (cours de la République, cours De Lattre de Tassigny, cours Vauban, place de la Citadelle, cours du Port) qui sépare la ville de la citadelle. Des parkings aménagés y sont disponibles.
Blaye, ville historique
L'histoire nous dit que Blaye avait déjà une position économique et stratégique importante à l'époque gallo-romaine mais c'est sous Louis XIV avec la construction de la citadelle par Vauban, qu'elle est devenue ce qu'elle est aujourd'hui. La citadelle de Blaye est aujourd'hui une petite ville d'un kilomètre de long, en partie habitée, ce qui lui conserve un côté vivant, mais serein.
On la découvre en flânant dans les rues et on prend toute la mesure de son site dominant la Gironde en faisant le tour des remparts.
La Porte Royale et la Porte Dauphine
La Porte Royale est l’entrée principale conçue par Vauban, elle s'ouvre à l'est de la citadelle et permet l'accès en voiture à l'intérieur de la citadelle.
Si on a laissé la voiture à l'extérieur, on pénètre à pied généralement par la Porte Dauphine.
Des escaliers permettent d’accéder à la Tour de l’Horloge puis au sommet des remparts d'où on a une vue panoramique sur la ville de Blaye et l'estuaire de la Gironde.
Blaye - accès à Citadelle par la Porte Dauphine
Blaye - la Porte Royale de la Citadelle
source: panneau explicatif de la Citadelle:
Verrouiller l’estuaire
Le Verrou établi par Vauban sur l’estuaire de la Gironde se compose de trois éléments ; la citadelle de Blaye sur la rive droite, le Fort-Pâté au centre sur une île et le Fort-Médoc sur la rive gauche.
L’objectif de ce triptyque est d’empêcher le passage des flottes ennemies en direction de Bordeaux. En effet, la portée de tir des canons ne permettant pas de couvrir les 3 km de large de l’estuaire à cet endroit, l’instauration du Verrou permet de le contrôler grâce aux tirs croisés.
De fait, c’est un dispositif extrêmement dissuasif. Au milieu du fleuve, le Fort-Pâté est construit entre 1690 et 1693 sur l’île Pâté (alors nommée île de Blaye), dans l’alignement de la citadelle de Blaye, distante de 1400 mètres, et du Fort-Médoc, distant de 1860 mètres.
Ce fort, de plan ovale et percé de 32 meurtrières, prend la forme d’une tour compacte de 12 mètres de hauteur. Il est bâti sur un radier en bois supporté par des pilotis ancrés dans le sol limoneux de l’île.
Il dispose d’une entrée unique, côté sud, précédée d’un pont levis et surmontée d’une bretèche (ouvrage défensif en surplomb). Au sommet, la plateforme équipée d’un corps de garde abrite une batterie d’artillerie pouvant tirer par des canonnières murées au 19ème siècle.
Sur la rive gauche du fleuve, le Fort-Médoc est implanté en 1690 dans une zone marécageuse en bordure de Gironde. Il s’agit d’un fort isolé de plan trapézoïdal, flanqué de bastions reliés par des courtines en terre, et défendu par des fossés inondables. En saison, des croisières permettent de s’approcher du Fort-Médoc par le fleuve.
Le tour des remparts de la Citadelle
Pour une première découverte de la citadelle, nous recommandons de commencer par le tour des remparts et de terminer en flânant dans les rues et places de l'intérieur.
Le spectacle de l'estuaire de la Gironde vu du haut des remparts est sensiblement différent suivant que la promenade est effectuée le matin ou l'après-midi, voire en plein midi, c'est à dire en fonction de la position du soleil. Le matin, les vues vers l'océan sont éclairées directement alors qu'elles apparaissent en contre-jour en milieu ou fin d'après-midi.
Les photographes feront leur choix et...reviendront plusieurs fois pour profiter de l'exceptionnelle luminosité de l'estuaire et de la couleur "limon", typique des eaux de la Gironde.
Après avoir pénétré par la Porte Dauphine, on prend sur la gauche jusqu'à la place d'Armes constituée par une esplanade qui domine la Gironde. On a une première vue sur l'estuaire et les îles.
Vers le sud, l'île Pâté est au delà du fleuve, en face, Fort Médoc sur la rive médocaine. On voit sur la droite l’Ile Nouvelle.
Au 17ème siècle, le fort Pâté construit sur l'îlot du même nom et le fort Médoc complétaient la citadelle de Blaye pour la défense de l'estuaire. La citadelle a été terminée par Vauban en 1689.
On continue ensuite vers l'extrémité nord de la citadelle, jusqu'à la Tour de l'Aiguillette.
La Citadelle de Blaye, à visiter en toutes saisons,
balade en avril sur les remparts
Citadelle de Blaye - vue sur la Gironde et le passage entre l'île Nouvelle (sur la droite) et l'île Pâté (sur la gauche), en face le Médoc, Lamarque et Cussac-Fort Médoc.
Citadelle de Blaye - vue sur le ponton et l'embarcadère du bac
Citadelle de Blaye - sur le rempart dominant la Gironde
Citadelle de Blaye - vue sur l'île Nouvelle vers l'aval de la Gironde
Citadelle de Blaye - vue sur la Gironde
Citadelle de Blaye - vue sur l'île Nouvelle et rayon de soleil sur la Gironde
Les Fortifications avant Vauban
On prendra le temps de lire un panneau d'information qui explique tout le système de fortification de l'époque et qui nous apprend que Vauban n'a pas tout inventé!
Nous reprenons ci-dessous le texte de ce panneau:
"Une nouvelle machine de guerre, le bastion et l'étoile.
La vocation d'une fortification "bastionnée" est de permettre à l'assiégé de riposter à l'ennemi en se protégeant au mieux de son tir. A partir du 15ème siècle, on remplace les tours médiévales par des ouvrages rasants. Des aménagements comme l'approfondissement du fossé et l'élargissement du rempart font qu'au 16ème siècle se pose de manière aigue le problème du flanquement ou protection sur le flanc.
Pour supprimer les angles morts (zones dans lesquelles le tir et l'observation sont impossibles), des ingénieurs italiens, dont Léonard de Vinci, conçoivent une figure dans laquelle toutes les parties "se flanquent réciproquement".
Les bastions disposés en un plan en étoile ne laissent devant eux aucun point qui ne soit vu des deux bastions voisins.
En 1600, l'ingénieur français Jean Errard fixe les règles de la fortification, principes qui seront améliorés par De Ville et Pagan. Le tracé bastionné se trouve dès lors complété par des ouvrages extérieurs permettant un soutien réciproque, comme par exemple la demi-lune.
C'est surtout à partir des principes de Pagan que Vauban concevra son premier système de fortification."
L'architecture militaire à la Citadelle de Blaye
source: panneaux explicatifs de la Citadelle:
L’architecture militaire
Défendre une citadelle
La plateforme de la tour des Rondes (16ème siècle) offre au regard les éléments permettant de comprendre et de détailler le principe de la fortification bastionnée.
A l’instar des autres ouvrages de Vauban, le plan de la citadelle de Blaye s’inscrit dans un polygone précédé d’une ceinture défensive avancée.
Nous nous situons ici à l’ouest de ce polygone dont l’axe est la Porte Royale. Le bastion du château, ouvrage défensif porteur d’artillerie et d’infanterie, situé plus bas que l’enceinte principale et en avant de celle-ci, intègre des ouvrages préexistants : une barbacane du 14ème siècle, protection pour la porte du château seigneurial percée entre deux tours, puis transformée en boulevard d’artillerie au 16ème siècle (afin d’adapter le château médiéval à l’usage du canon). Des embrasures de tirs aménagées à la fin du 17ème siècle y sont visibles. Ce réemploi astucieux permet d’intégrer ces ouvrages dans un bastion et d’économiser du temps et de l’argent lors de la construction. Au pied du boulevard, on distingue une poterne, porte dérobée située dans un recoin du bastion, et donnant sur un souterrain. Celui-ci permettait la circulation des soldats entre deux lignes de défense.
Protéger une entrée de citadelle
La vocation d’une forteresse est de permettre à l’assiégé de riposter à l’ennemi en se protégeant au mieux contre son tir.
Afin de tenir à distance l’assiégeant, la demi-lune (sur laquelle nous nous trouvons) fait fonction de défense avancée. Un pont étroit la relie à l’enceinte de la citadelle en enjambant un fossé sec.
L’entrée de la Porte Dauphine est percée dans l’enceinte ceinturant la place. Elle ouvre sur un passage couvert qui débouche sur un corps de garde. Au cours du 17ème siècle, l’ancienne cité fortifiée médiévale est progressivement confortée par plusieurs campagnes de travaux. Ces dernières marquent la volonté du gouvernement de transformer Blaye en une importante place forte militaire.
Sa création s’accompagne de la venue d’une nombreuse garnison qui, avec son administration, envahit l’ancienne cité. En 1680, l’ingénieur Ferry est l’auteur du premier plan systématique de reconstruction de la citadelle.
Son mémoire reçoit un commencement d’exécution. Cependant en 1685, Louis XIV confie le projet définitif à Vauban. Celui-ci applique son principe de fortification bastionnée. Dès lors, les lieux entièrement fortifiés deviennent place forte, avec arsenal et casernement.
Vauban adapte toujours ses constructions aux conditions de chaque lieu. Ici, à Blaye, il utilise le promontoire côté fleuve, et absorbe ingénieusement les lignes défensives déjà existantes côté terre, intégrant les fortifications médiévales préexistantes.
Deux entrées en commandent l’accès : la porte Royale, à l’est, et ici, au sud, la porte Dauphine.
Les remparts de la Citadelle de Blaye - images d'avril
Le Château des Rudel
On termine le tour des remparts par les ruines du Château des Rudel. Ce château du Moyen-Âge tient son nom d'un troubadour du 12ème siècle.
Il a été intégré à la citadelle de Vauban et est en ruine depuis le 19ème siècle.
Une table d’orientation est implantée au sommet du donjon. On a une vue circulaire très étendue sur l'estuaire en direction de l'océan, sur la partie est de la citadelle et la Porte Royale, sur l'arrière-pays.
source: panneau explicatif de la Citadelle:
Pourquoi un château fort dans la citadelle ?
"La construction du château dit « des Rudel » a lieu essentiellement entre le 12ème et le 14ème siècle.
A cette époque, le promontoire qu’offre Blaye sur la Gironde est déjà un poste militaire important qu’il faut placer sous bonne garde. Cette résidence des seigneurs de Blaye tient son nom des premiers châtelains du site, et notamment de Jaufré Rudel, dit « prince de Blaye ». Ce dernier est l’un des premiers troubadours, ainsi qu’un des fondateurs de la langue d’Oc et de la notion d’amour courtois. Selon la légende, il meurt dans les bras de la princesse Mélissinde, comtesse de Tripoli.
Aujourd’hui à l’état de vestiges, le château médiéval est cependant préservé et maintenu en état lors des transformations opérées par Vauban à la fin du 17ème siècle. Il sert en effet de résidence aux gouverneurs de la citadelle. Après le siège de 1814 par les Anglais, les autorités militaires décident d’araser les sommets de ses tours qui peuvent gêner les tirs d’artillerie.
De plan triangulaire, le château a cependant fière allure avec ses tours et son chemin de ronde. Il en subsiste notamment une porte entre deux tours, une barbacane absorbée dans le bastion de Vauban, des tours arasées, des courtines et des contreforts rajoutés par FERRY ; On distingue les vestiges de la puissante tour de Diane dont les fondations mesurent 9 mètres de diamètre. Un escalier en vis aménagé dans l’épaisseur du mur intérieur la desservait."
Citadelle de Blaye - le château des Rudel
Au château des Rudel, on est dans la partie haute de la citadelle qui, au moyen-âge, était séparée de l’esplanade par un rempart et la Porte de Liverneuf.
Au 17ème siècle, elle a été complétée par des bâtiments.
Après avoir franchi la Porte de Liverneuf, on continuera la promenade dans les petites rues comme la rue du Couvent des Minimes.
L'ancien Couvent des Minimes est situé près de la place d'Armes.
Les personnages célèbres qui ont marqué l'histoire de Blaye.
Saint-Romain au 6ème siècle, prêtre ordonné par Saint-Martin, Roland le neveu de Charlemagne inhumé auprès de Saint-Romain après Roncevaux en 778,
Jaufré Rudel, troubadour et Seigneur de Blaye au 12ème siècle, au temps d'Aliénor d'Aquitaine,
Le Duc de Saint-Simon, gouverneur au 17ème siècle, son fils Louis de Saint-Simon, l'auteur des Mémoires,
Vauban, le Commissaire Général des Fortifications, qui a écrit dans ses mémoires que, de toutes les places fortes dont il a pu diriger la construction ou (plus de 300!), c'est de la citadelle de Blaye qu'il est le plus satisfait,
La Duchesse de Berry, internée dans la citadelle sous la monarchie de Juillet 1830, sous la garde du Maréchal Bugeaud,
Paul Reboutet qui se bat en 1936, contre la destruction de la citadelle qui est finalement classée Monument Historique en 1937.
Promenade à l'intérieur de la citadelle
Le caractère authentique de la cité contribue au plaisir de flâner.
Des panneaux explicatifs (en français et en anglais), très complets et judicieusement placés, sont à notre disposition tout au long de la balade dans la citadelle et nous font revivre, à notre rythme, l'extraordinaire histoire de la Citadelle de Blaye.
L'Office de Tourisme organise des visites guidées.
> visiter le site de l'Office de Tourisme de Blaye
source: panneau explicatif de la Citadelle:
Blaye, la vie dans la citadelle
Où loger les soldats ?
Construite entre 1686 et 1689, la citadelle de Blaye couvre environ 25 hectares.
Les travaux sont menés par Ferry, ingénieur du Roi. La citadelle abrite une véritable garnison : elle s’organise autour d’une place d’armes, réservée au rassemblement des troupes, et comprend les bâtiments nécessaires à son fonctionnement.
A cette époque, la vie civile est exclue de la citadelle. Cette exclusion se fait progressivement au cours du 17ème siècle afin de loger une garnison de plus en plus nombreuse ; auparavant, une partie de la population vivait sut le promontoire rocheux, protégée par une enceinte urbaine, et à proximité du château seigneurial et de sa basse-cour.
La garnison compte près de 600 hommes en temps de paix, mais peut en accueillir le double si nécessaire.
Près de la moitié de la superficie de la citadelle est ainsi consacrée à la construction de casernements destinés à les loger (réalisés 10 ans avant la venue de Vauban). Jusqu’au 17ème siècle, les soldats résident dans le château des Rudel.
Plus tard, la nécessité de les loger dans des casernes s’impose, d’une part afin d’améliorer leurs conditions de vie, d’autre part par souci de discipline. D’anciennes rues sont supprimées pour édifier quatre îlots à angle droit, composés d’une succession de logements normalisés en rez-de-chaussée. Les chambrées ouvrent sur la rue par une porte et une fenêtre, et donnent à l’arrière sur une petite cour particulière. Chaque casernement est doté d’une cheminée pour le chauffage et la cuisine. Le projet de casernes de Vauban (une rangée de dix corps à trois étages et deux pavillons d’officiers) n’a jamais été réalisé.
source: panneau explicatif de la Citadelle:
Comment une prison devient boulangerie ?
Sur ordre du duc Claude de Saint-Simon, gouverneur de Blaye, le bâtiment de la prison civil et militaire est édifié en 1677, c’est-à-dire quelques années avant que Vauban ne transforme définitivement la forteresse médiévale.
Cet édifice massif dispose d’une cour intérieure et accueille aujourd’hui le musée d’histoire et d’archéologie de Blaye et le centre d’interprétation de l’estuaire.
Le rez-de-chaussée, utilisé comme prison, se compose d’un hall, d’un bureau administratif, de quatre cachots voûtés, du logement du geôlier, ainsi que d’une pièce servant de cuisine. D’autres cellules, également voûtées sont aménagées au sous-sol, tandis que l’étage sert de dortoir de détention.
Au fil du temps, de nombreux prisonniers politiques y sont incarcérés, notamment des prêtres réfractaires pendant la Révolution. Jugée trop petite, la Direction du Génie de La Rochelle demande en 1823 la construction d’une maison d’arrêt à l’extérieur de Blaye.
En 1831, le bâtiment évacué est transformé en manutention, c’est-à-dire en boulangerie. Au rez-de-chaussée, deux fours et deux fournils remplacent les quatre cachots d’origine. A l’étage sont stockées les céréales et les farines. Dans le sous-sol assaini, on entrepose le bois et les denrées non périssables. Lors de la Première Guerre mondiale, les prisonniers allemands y font le pain, non seulement pour les détenus, mais pour l’ensemble de la garnison.
source: panneau explicatif de la Citadelle:
L’architecture militaire
Conserver et protéger les munitions
L’endroit d’une citadelle vouée à l’artillerie est celui où l’on conserve les munitions, en l’occurrence de la poudre servant à tirer au canon. Ce bâtiment, appelé « poudrière » ou « magasin à poudre » peut contenir environ 25 tonnes de poudre réparties en plus de 500 tonnelets cerclés de bois de 100 livres chacun renfermant de la poudre noire , mélange de soufre, de salpêtre et de charbon de bois. Comme l’affirme Vauban : « Si par malheur le feu y prenait, cette catastrophe serait capable de tuer la moitié des habitants. » Aussi, la construction d’une poudrière implique-t-elle une série de précautions. Il faut éviter les accidents, prévenir les intentions criminelles, la protéger des tirs ennemis. C’est pourquoi Vauban établit un plan type, que l’on retrouve dans plusieurs de ses places fortes. C’est donc le même dispositif architectural que l’on peut voir ici à la citadelle de Blaye ou au Fort-Médoc, sur l’autre rive de la Gironde. Le bâtiment est de plan rectangulaire. A l’intérieur, une salle unique à l’épreuve des projectiles est voûtée en berceau, le sol étant en plancher de bois pour lutter contre l’humidité. Les murs peuvent atteindre 2 mètres d’épaisseur et sont renforcés à l’extérieur par des contreforts qui les consolident en cas d’explosion. Les évents d’aération sont percés en chicane. Enfin, on y pénètre chaussé de sabots de bois afin d’éviter toute étincelle.
Citadelle de Blaye - la poudrière
Le couvent des Minimes
source: panneau explicatif de la Citadelle:
Pourquoi un couvent dans la citadelle ?
Jusqu’à la construction du Couvent des Minimes, la ville haute n’intègre aucune vie religieuse.
Hors ses murs, les églises paroissiales de Saint-Romain et Saint-Sauveur assurent ce rôle.
A la sortie des guerres de religion, le gouverneur de Blaye, Jean-Paul d’Esparbès de Lussan, décide d’offrir la possibilité d’un service cultuel aux gens d’armes cantonnés dans la ville close.
Ainsi, au 17ème siècle, l’ordre des Minimes, l’une des congrégations les plus austères constituées par l’église, s’y implante. Il s’agit d’un positionnement catholique incontestable contre tout développement de la pensée réformée protestante.
La première pierre du couvent est posée le 13 mai 1607 et l’édifice terminé en 1611 est consacré par le Cardinal de Sourdis, archevêque de Bordeaux.
Lorsque la ville haute est transformée en place militaire par Vauban, le couvent est conservé. Les Pères Minimes officient jusqu’à la Révolution. Ils administrent les sacrements aux malades, servent d’aumôniers auprès de la garnison de la citadelle et du Fort-Pâté. En outre, ils rendent service aux curés du voisinage.
A la Révolution, le couvent composé d’une église, de bâtiments conventuels et d’un cloître est déconsacré et réquisitionné. L’ordre mendiant des Minimes impose le vœu de pauvreté. Cependant, malgré l’architecture sévère, on peut remarquer le soin apporté aux décors qui sont parvenus jusqu’à nous, dans la chapelle latérale et le déambulatoire du cloître.
Citadelle de Blaye - le cloître du couvent des Minimes
Les sites Vauban au patrimoine mondial UNESCO
Le réseau des sites majeurs de Vauban a été ajouté à la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO lors de la réunion du 7 juillet 2008 de cette organisation tenue à Québec.
La citadelle de Blaye avec le fort Paté sur l'estuaire et le fort Médoc à Cussac, constituant à eux trois le Verrou de l'estuaire qui figure parmi les douze sites majeurs retenus.
Informations complémentaires:
> en savoir plus sur l'oeuvre de Vauban à Blaye et sur l'estuaire de la Gironde