Marais Poitevin, Promenade en barque au départ de Coulon
La promenade en barque est un moment fort de toute visite dans le marais Poitevin. Le dépaysement est garanti quelques minutes seulement après avoir quitté l'embarcadère.
A Coulon, plusieurs embarcadères offrent la possibilité de faire une balade en barque, soit seuls, soit accompagnés d'un batelier qui dirigera et commentera votre promenade.
Pour la promenade avec batelier que nous vous recommandons pour une première découverte, vous avez le choix de la durée en fonction du circuit choisi, promenades de 1h00, 1h30, 2h00 ou 2h30 .
Chaque promenade en barque est une découverte
Chaque promenade en barque est différente par la saison, l'heure, la faune rencontrée, la végétation, la luminosité du ciel, la lumière, les ombres, les reflets...et par le batelier qui nous dirige, qui nous raconte son marais et qui répond à nos questions avec pertinence.
Tout ce que vous trouverez dans cette page, nous l'avons appris des bateliers et en le partageant avec vous, nous vous souhaitons de belles promenades en barque avec des bateliers qui vous en raconteront bien plus encore.
Bonne promenade au fil de l'eau!
Le Marais Poitevin. Par expérience, en été, nous préférons la promenade en barque dans la matinée ou éventuellement en fin d'après-midi, la lumière propre au Marais Poitevin y est plus belle.
La barque traditionnelle du Marais Poitevin
La barque a été pendant longtemps le seul moyen de transport dans le marais mouillé pour les hommes, les animaux, les matériaux et les marchandises.
Des chemins et des passerelles permettent maintenant l’accès au marais par des véhicules. Certaines parcelles sont encore uniquement accessibles par voie d’eau.
La barque est un bateau à fond plat, elle est aussi appelée "plate", avec une partie effilée à l’arrière où s’installe le batelier. La barque du Marais Poitevin a une allure effilée et des bords peu élevées. Elle est faite pour glisser doucement sur les eaux calmes du Marais poitevin.
Les barques anciennes étaient construites en bois.
Les tailles des barques s’exprimaient en pieds (environ 33 cm). On choisissait la taille du bateau en fonction de la nature de l'activité ou du poids de la charge à transporter. Les tailles allaient de 8 à 12 pieds (3 à 4 mètre de longueur) jusqu’à 21 ou 22 pieds (7 à 8 mètres) pour les grands bateaux.
Le Marais Poitevin, une "plate", barque traditionnelle en bois
On rencontre encore des barques anciennes qui servent aux habitants du marais mais le principal usage des barques est maintenant le tourisme. La construction des bateaux fait maintenant appel aux nouvelles techniques et aux nouveaux matériaux, notamment les résines. Les coques sont moulées suivant les formes traditionnelles en bois.
La transition vers la modernité se passe dans la continuité. On peut dire cela pour beaucoup d’aspects du Marais Poitevin, ce qui contribue à son charme.
Marais Poitevin, barque traditionnelle en bois et barques "promenade touristique"
La propulsion de la barque est évidemment un point important. La barque se dirige à partir de l’arrière, la partie effilée, elle est poussée à la pelle ou à la pigouille. La pelle est en fait une rame en bois plus ou moins longue qui permet de ramer en position assis ou debout.
Pour diriger une barque, on se place à l'arrière du bateau (extrémité effilée). Le bateau se pousse à la pelle ou à la pigouille. La pelle est une rame en bois. Son manche est court ou long. On peut donc ramer assis ou debout.
La pigouille est une longue perche en bois avec un embout métallique fourchu fixé à une extrémité. Le batelier la pique au fond de l'eau et s'appuie sur la perche pour faire avancer la barque. On prend plaisir à suivre le mouvement fluide et harmonieux du batelier et de sa pigouille.
La "Venise Verte", en barque au départ de Coulon
Coulon, Sèvre Niortaise, conche de la Trigale, Fossé Brunet, canal de La Garette à Coulon, La Garette, conche des Cabanes, conche Bouhet,conche des Platins, retour à Coulon par le canal de La Garette à Coulon. Deux heures au fil de l’eau, environ 8 kilomètres, par une belle matinée d’octobre, avec Robin, batelier à l’embarcadère LA TRIGALE.
Au fil de l'eau avec Robin, batelier à l'embarcadère LA TRIGALE à Coulon, 24 octobre 2017, lumières d'automne et feu sur l'eau.
La vie d’autrefois dans le Marais Poitevin
Les fermes étaient isolées. Les familles vivaient en autarcie. Les vaches fournissaient le lait pour la consommation et pour faire le beurre et fromage. L’élevage de la volaille, poules, poulets et canards et l’élevage des lapins assuraient la consommation de viande. Les légumes étaient cultivés dans le jardin sur le côté ou derrière la maison.
Marais Poitevin, ferme traditionnelle restaurée
Les mojettes du Marais Poitevin
C’est le moment d’évoquer la culture des mogettes (aussi orthographiées mojettes ou mojhettes), ces haricots blancs qui ont un cycle de production de quelques mois compatible avec les inondations dans le marais. Ce sont des légumes qui sèchent et se conservent, qualité intéressante en situation d’autarcie.
Rien n’était perdu, on utilisait les restes de légumes verts pour faire une terrine, le fameux farci poitevin.
La pêche et la chasse étaient pratiquées toute l’année.
Pour les travaux de la ferme, la main d’œuvre était fournie par la famille. Les familles étaient souvent nombreuses avec la présence des trois générations, les grands parents, les parents et les enfants.
Côté construction, les piliers de la grange étaient montés sur pilotis et cette grange avait de grandes ouvertures avec des voliges en peuplier pour arrêter la pluie mais laisser passer le vent pour sécher fourrage, foin, mojettes,…
Les arbres du Marais Poitevin
Les arbres jouent un rôle important dans le maintien en état du Marais Poitevin. Ils contribuent à la consolidation des berges.
Le Marais Poitevin - les frênes têtards bordent la parcelle côté canal et les peupliers sont côté prairie
Les arbres les plus typiques sont les frênes têtards. Les frênes sont taillés de façon que le tronc ne pousse pas au-dessus d’une hauteur de l’ordre de deux mètres. Les frênes têtards sont donc trapus avec un réseau de racines apparentes qui maintient les berges. On voit des frênes centenaires, avec des formes sculpturales et des cœurs vides.
L’aulne, appelé aussi le vergne, donne un bois imputrescible utilisé pour les pilotis. Il était utilisé pour faire des sabots.
Les peupliers du Marais Poitevin sont des arbres majestueux. Ils atteignent des hauteurs de 25 à 30 mètres et même 35 mètres. Ils sont exploités à l’âge de 25 à 30 ans.
On peut voir aussi des saules pleureurs et des saules tordus ou tortillards, avec leurs pousses curieusement tordues.
Marais Poitevin, un frêne têtard et son extraordinaire réseau de racines
Marais Poitevin, frêne têtard centenaire
Marais Poitevin, les alignements de peupliers
L’élevage dans le Marais Poitevin
Il y a toujours eu de l’élevage dans le Marais Poitevin, les parcelles ont maintenant été agrandies.
En continuant au fil de l'eau, nous rencontrons sur les parcelles entourées de fossés, des vaches pensives qui regardent en ruminant, passer les badauds dans les petits bateaux à fond plat et à l'avant carré, petits bateaux qui, autrefois, servaient à les transporter d'une rive à l'autre. Aujourd’hui, des chalands dérivés des chalands ostréicoles assurent leur transport.
Les vaches dans les prés sont une des attractions de la promenade en barque. On y voit la race locale, la maraîchine, qui est marron clair, le culard, l’arrière des cuisseaux et le bas-ventre sont blancs. La parthenaise, sa cousine, est entièrement marron alors que la charolaise est blonde. La maraîchine est plutôt petite, 400 à 500 kg à l’âge adulte.
On est surpris de voir aussi des vaches de la race Salers. La vache la Salers, originaire du Cantal, est habituée à manger des herbes grasses, ce qu’elle trouve dans le Marais Poitevin où elle s’adapte bien.
Marais Poitevin, les prairies d'élevage
Le feu sur l'eau
Une flamme qui danse à la surface de l'eau, c'est une des surprises de la promenade en barque dans le Marais Poitevin.
Le batelier sait aussi enflammer la surface de l'eau avec son briquet.
Sorcellerie ou magie ? Ni l'un ni l'autre, simplement : chimie.
Des poches de méthane se forment par endroit au fond de l'eau, par la décomposition des végétaux. Le batelier sait où se trouvent ces poches de gaz. il agite le fond de l'eau avec sa pagaie pour faire remonter le gaz à la surface. Il suffit alors, d'allumer le briquet et le gaz s'enflamme.
Tous les bateliers ne vous feront peut-être pas découvrir cette magie naturelle. On nous a suggéré une astuce pour choisir le "bon" batelier: s'il a les bras poilus, il ne vous fera pas briller la petite flamme orange sur l'eau ; si au contraire, il a les bras lisses, c'est un adepte de la petite flamme, car il a les poils des bras grillés par le feu !
Les lentilles d’eau du Marais Poitevin
Le tapis vert qui recouvre la surface d’une conche est une des images emblématiques du marais Poitevin. Le qualificatif de Venise Verte rappelle ce tapis vert constitué par les lentilles d’eau.
Les lentilles d’eau sont des petites plantes aquatiques flottantes. La lentille d’eau est principalement composée d’une feuille flottante et d’une radicelle. Les lentilles d’eau se reproduisent par division. Elles se reproduisent en se dédoublant et forment rapidement des surfaces vertes à la surface des eaux dormantes quand les conditions climatiques leur sont favorables.
Quand les tapis de lentilles sont très denses, ils peuvent empêcher le développement d'autres espèces végétales.
Les lentilles vertes se forment avec la chaleur, plus la température de l’eau s’élève, plus elles se développent. Elles sont sensibles aux écarts de température entre le jour et la nuit. Si la température de la nuit est trop fraîche comme cela arrive certains étés, les lentilles ne se développent pas, la chaleur n’est pas assez constante.
Marais Poitevin, le tapis vert des lentilles d'eau
La légende du bras rouge
Les canaux recouverts d'une pellicule de lentilles vertes se confondent avec les terres du marais.
On raconte que de nombreux enfants s'y sont noyés jadis. Une légende est née de ces drames : on disait aux enfants, que lorsqu'ils rencontraient un tapis vert un peu plus bas que le terrain, ils devaient s'arrêter à deux mètres de ce tapis, sinon, un bras rouge sortait de l'eau et les emportait.
Il paraît que ce conte a fait diminuer le nombre de noyades d'enfants. On ne sait pas si, aujourd'hui, le bras rouge fait toujours peur aux petits enfants ?
Question pratique: et les moustiques ?
Dans un tel environnement, la question de la présence des moustiques se pose évidemment.
La réponse est que les moustiques ne trouvent pas toujours des conditions favorables. Les eaux ne sont pas stagnantes, il y a toujours un courant lent mais permanent et les libellules très nombreuses et actives sont les vrais prédateurs des moustiques.
Le ragondin dans le Marais Poitevin
De la barque, on voit des trous un peu partout dans les berges, ces trous sont l’œuvre des ragondins.
Le ragondin est un rongeur que l’on assimile souvent, à tort, au rat. Il n’y a aucun lien de parenté entre le ragondin et le rat. Le ragondin, nom scientifique Myocastor, est un cousin du castor. Il a été à l’origine, importé d’Amérique du sud et élevé pour sa fourrure. Il s’est ensuite répandu par évasions ou lâchers volontaires.
Petit détail distinctif, le ragondin a une queue cylindrique comme celle du rat mais la queue du ragondin est poilue alors que celle du rat est nue.
Le ragondin est essentiellement végétarien, herbivore, il se nourrit de racines, pousses d’arbre, herbes,…Son poids moyen est de 6 à 8 kg, et peut aller jusqu’à 10-12 kg. On a vu des ragondins jusqu’à 16 kg,
La présence du ragondin dans le Marais Poitevin est devenue un véritable problème pour le maintien des berges. Les terres sont creusées et les berges s’effondrent.
On essaie donc de limiter la prolifération du ragondin. A partir du moment où c’est une espèce étrangère, elle n’a pas de prédateurs naturels. Pour le piégeage, le système utilisé est la cage, ce qui permet d’être sélectif, si une espèce protégée comme la loutre est prise, on peut la relâcher.
Le chasseur est également mis à contribution avec droit de tuer le ragondin en période de chasse. Dans les années 90, certaines communes payaient 5 francs, le prix de la cartouche, par queue ramenée, ce qui permettait de compter le nombre de ragondins tués.
Quand les terres sont inondées, comme dans l’hiver 2006/2007, le ragondin remonte sur les terres et des battues sont organisées.
A raison de 150 à 200 tués à chaque sortie et une vingtaine de sorties, 2000 à 4000 individus ont été prélevés cet hiver-là.
La population de ragondins est estimée de 30 000 à 40 000 individus, estimation qui peut aller jusqu’à 50 000 ou 60 000 certaines années. Côté naissance, la portée moyenne est de 3 à 4 petits, portée qui peut aller jusqu’à 10-12 petits. Il peut y avoir 3 ou 4 portées par an avec une capacité de reproduction 6 à 8 mois plus tard. La prolifération est rapide.
Dans le Marais Poitevin, c’est maintenant la viande qui est exploitée pour faire des pâtés, rillettes, civets ou confits. La graisse et les os sont utilisés dans la fabrication de produits cosmétiques, rouges à lèvres, fonds de teint,…
Autre exemple d’espèce étrangère, l’écrevisse américaine, la rouge ou la blanche, prolifère plus rapidement que les autres, elle fait beaucoup plus de petits. Mais les écrevisses sont plutôt utiles dans le Marais Poitevin, si un poisson est malade ou meurt, elles vont le manger, ce sont les fossoyeurs de l’eau!
L’entretien des berges
La promenade en barque permet de voir par endroits les travaux réalisés pour le maintien des berges. Des pieux de bois sont plantés et des grillages installés pour éviter les trous de ragondins. Les bois utilisés sont des bois qui durcissent dans l’eau à l’abri de l’oxygène comme le chêne et l’acacia.
Déjà fini ! retour à l'embarcadère!
Enfin, la promenade se termine à la "Passerelle des Soupirs"
Le batelier nous dit que la passerelle de Coulon est connue sous le nom de "Passerelle des Soupirs" car les bateliers soupirent en arrivant :
"Ouf ! c'est fini !".
et les passagers gémissent en disant :
"Ouf, déjà ?".
Vous aimerez l'authenticité et la simplicité des lieux et des gens d'ici. Si vous le désirez, vous pourrez continuer votre périple en voiture et aller à la découverte d'autres villages et d'autres sites sauvages et mystérieux, parsemés d'embarcadères, qui eux aussi, vous offriront le plaisir de connaître, seuls ou accompagnés, les décors envoûtants des conches du Marais Poitevins.
Les embarcadères sont apparus dans le marais mouillé au début du 20ème siècle. C'est à cette époque qu'on a commencé à parler de "Venise Verte" pour caractériser ce labyrinthe de voies d'eau parcourues par les "plates", nom aussi utilisé pour désigner la barque à fond plat typique du Marais Poitevin
Coulon, la passerelle
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